5 émissions vulgarisées de 1h

chacune au croisement de la psychiatrie et des technologies

Aujourd’hui, la technologie est une aide quotidienne pour canaliser le cerveau quand il dysfonctionne.

Chacun a le droit d’en bénéficier!

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CHERCHEURS ET TECHNOS

Découvrez les chercheurs et les projets qui présentés dans les émission TECHNOPSY’21.
Cliquez sur les photos pour en savoir plus…

Thomas Cantaloup

Université de Lille

Profil

Projet

Maud Dupuy

Université de Bordeaux

Profil

Projet

Delphine Fabre

Centre Hospitalier
Le Vinatier

Profil

Projet

Romain Rey

Centre Hospitalier
Le Vinatier

Profil

Projet

Marjorie Meslier

Centre Ressource de Remédiation Cognitive et Réhabiltation Psychosociale, Paris

Profil

Projet

Caroline Cellard

Université Université Laval
Québec

Profil

Projet

Pierre Orban

Université de Montréal

Profil

Projet

Tania Lecomte

Université de Montréal

Profil

Projet

Yasser Khazaal

Universités de Lausanne
et de Montréal

Profil

Projet

Didier Jutras-Aswad

Université de Montréal

Profil

Projet

Sonia Dolffus

Université de Caen
Normandie

Profil

Projet

Maude Schneider

Université de Genève

Profil

Projet

Amal Abdel Baki

Université de Montréal

Profil

Projet

Alexandre Dumais

Université de Montréal

Profil

Projet

Laura Bon

Höpital du Vinatier
Lyon

Profil

Projet

Stéphane Raffard

Université de Montpellier

Profil

Stéphane Potvin

Université de Montréal

Profil

Projet

Pascale Ferrari

Haute Ecole de Santé
de la Source
Lausanne

Profil

Projet

Corrado Sandini

Université de Genève

Profil

Projet

Bérangère Rigaut

GHU Paris

Profil

Projet

ANIMATION

Viviane Lalande, youtubeuse, spécialiste de vulgarisation scientifique anime
les émissions pour que chacun puisse comprendre tout ce qui se dit tout en préservant
l’intérêt scientifique et pratique du contenu!

A PROPOS

TECHNOPSY’21 a été organisé dans le cadre des Journées de la Schizophrénie Internationales.
Ces Journées sont coordonnées par l’Association PositiveMinders.

Pour en savoir plus sur le programme complet: https://schizinfo.com

Communiqués de presse

FR CH BE CA

Les Journées de la Schizophrénie visent à dédramatiser la maladie, à écarter les fausses croyances et à casser les clichés blessants, au moyen d’une communication ouverte et positive. Vous n’avez qu’une vague idée de ce qu’est la schizophrénie? Pourtant, elle touche 1 personne sur 100. Nous privilégions la communication vers les jeunes, car la maladie se déclare généralement entre 15 et 25 ans. Nos actions s’inscrivent dans le cadre de la détection précoce, de la facilitation de l’accès aux soins et du soutien aux proches.

16 mars 2021

TECHNO & Cognition
Marjorie Meslier & Bérangère Rigaut
Reprendre confiance en ville grâce à jeu en 3D

Laura Bon
Thérapie cognitive de groupe via Zoom

Caroline Cellard
Apprendre à analyser sa propre façon de réfléchir sur le Web

Delphine Fabre
Se remettre en action et prendre des initiatives avec son smartphone

Inscription gratuite

18 mars 2021

TECHNO & Prescription
Thomas Cantaloup
Moteur de prescription en ligne et en libre accès

TECHNO & Prédiction/Prevention
Amal Abdel-Baki
Plateforme pour la coordination de la détection et de l'intervention précoce

Maud Dupuy
Surveillance des symptômes au quotidien et modèle prédictif

Pierre Orban
Application smartphone pour le suivi à distance et la prédiction des rechutes

Maude Schneider & Corrado Sandini
Application pour le suivi qualitatif et la mesure de la fluctuation des symptômes au quotidien

Inscription gratuite

19 mars 2021

TECHNO & Pandémie
Témoignages
Qu'est-ce qui a changé depuis 1 an dans la dispensation des soins en psychiatrie?

TECHNO & Boost
Table ronde
Que manque-t-il aujourd'hui pour que toutes les technologies soient très largement adoptées à travers le monde pour compléter les dispositifs existants? Quels Business modèles? Quels freins? Quels bénéfices?

Conclusion
Conclusion du congrès TECHNOPSY'21 & remerciements

Inscription gratuite

Thomas Cantaloup

Thomas Cantaloup, 26 ans, est actuellement interne de psychiatrie au CHU de Lille. Très investi sur le plan professionnel, il fonde en 2019 l’association P-Sciences, dont le but est de promouvoir les nouvelles technologies en santé mentale. Cette association lui permet, entre autres, de coordonner le lancement en septembre 2020 de la plateforme PsychoPharma.Fr, web application dont le but est de simplifier les prescriptions et délivrances des traitements psychotropes. Il s’investi également dans la représentation étudiante depuis 2019 en siégeant au bureau de l’AFFEP (Association Française Fédérative des Etudiants en Pychiatrie), ainsi que dans la prévention du suicide en étant membre du comité scientifique de l’association #ditesJeSuisLà depuis 2020.

Psychopharma.fr

« PsychoPharma.Fr, prescrire en un clic ». C’est par ce slogan qu’une équipe d’internes lillois a décidé de simplifier le travail des professionnels de santé en psychiatrie. Devant la multitude des molécules et des indications, il était souvent difficile de trouver une aide pratique et rapide. Il ont donc souhaité travailler à proposer une solution simple et intuitive au challenge de la prescription de psychotropes.

PsychoPharma.fr c’est un dispositif en ligne sous forme de site web et de Web App mobile. Aucune inscription n’est nécessaire pour l’utiliser, c’est entièrement gratuit ! Il regroupe pour l’instant cinq grands outils en page d’accueil, derrière une interface intuitive, offrant des réponses pour les besoins de base du soignant en psychiatrie : Recherche par indication, Switch d’antidépresseurs, Équivalence entre benzodiazépines, Conversion mg/ml/gouttes et Calculatrice de QT corrigé.

Depuis son lancement en septembre dernier, ce sont plus de 11.000 connexions recensées et des centaines de retours très positifs, que ce soit de la part des médecins, des pharmaciens, des infirmiers, mais également des patients, qui y trouvaient le moyen de mieux connaître leur traitement : un début très encourageant ! Et pour la suite ? L’équipe a pour projet de valider scientifiquement PsychoPharma.fr en tant que dispositif médical, et de prouver son intérêt en termes de Santé Publique.

Maud Dupuy

Après son baccalauréat Littéraire option Arts plastiques (2009), Maud Dupuy obtient une licence de Psychologie à l’Université de Bordeaux (2013) pour se former aux thérapies existantes mais également à la recherche. Elle décide ensuite d’élargir son abord du fonctionnement humain au-delà du seul cadre de la psychologie et d’entamer une formation transdisciplinaire. Ainsi, elle poursuit son cursus universitaire à de l’Université de Bordeaux avec un master de Sciences cognitives et ergonomie puis une thèse de doctorat soutenue en 2018. Elle est aujourd’hui Ingénieur de recherche au sein du Centre Expert Schizophrénie de Bordeaux (réseau FondaMental).

Maud étudie les liens entre fonctionnement cognitif, expériences émotionnelles, perception du temps et symptômes de la schizophrénie, en combinant l’utilisation d’évaluation en vie quotidienne via des technologies mobiles et l’imagerie cérébrale (IRM). Au fil des années, elle s’est expressément intéressée à la schizophrénie et à ses abords épistémologiques, phénoménologiques et cliniques.

L'évaluation des expériences vécues

Nous savons que chez les personnes atteintes de schizophrénie, les symptômes et le fonctionnement varient beaucoup au cours du temps. Toutefois, les variations au cours de la journée sont peu connues. Mieux comprendre l'expérience quotidienne du patient serait extrêmement utile pour identifier la diversité des profils cliniques ainsi que les altérations cérébrales auxquelles elles sont associées, et permettraient de mieux ajuster la prise en charge de chaque patient.

Les applications smartphone permettent aujourd’hui d’évaluer ces fluctuations rapides des symptômes : ce sont les méthodes d’évaluation momentanée des expériences (ESM). Nous avons couplé l’ESM à de l’imagerie cérébrale par résonance magnétique (IRM).

Les résultats de l’ESM ont montré que, sur des périodes de temps brèves, les performances cognitives modulent l’expression des symptômes dans la vie quotidienne des patients. Plus précisément, une diminution de la cognition semble constituer un moment de vulnérabilité favorisant l’augmentation ultérieure des symptômes positifs. De plus, l’IRM a mis en évidence que cette relation est associée au fonctionnement de différentes régions cérébrales, notamment le réseau fronto-pariétal, connu pour être impliqué dans la schizophrénie.

Delphine Fabre

Delphine Fabre a suivi un parcours universitaire en Psychologie Cognitive. Cela l’a conduit à réaliser un doctorat dans cette discipline puis de se spécialiser dans les troubles psychiatriques, neurologiques à expression psychiatrique et du neuro-développement avec une perspective psychothérapeutique (thérapie cognitive et comportementale). Elle est en poste au Centre Hospitalier le Vinatier à Lyon et évolue en interaction avec différents services de soins. Elle est membre de l’équipe de recherche PsyR2 – CRNL (Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon) depuis 2016 et participe à des projets numériques qui ont en commun d’apporter des outils d’aide au diagnostic d’autonomie ou à l’inclusion sociale et professionnelle des personnes avec une spécificité cognitive. En particulier : la limitation des ressources cognitives et les difficultés de traitement ou de gestion des informations à caractères émotionnels. Elle a bénéficié du soutien humain et financier de la société de transfert de Technologie Pulsalys et d’Harmonie Mutuelle

Alix & Moi®

L'application pour Smartphone Alix & Moi®, en accès libre sous iOS et Android, aide les patients à reprendre des initiatives dans leur quotidien. L’application prolonge les soins de réhabilitation facilite l'accompagnement des personnes qui présentent un trouble psychique pour améliorer leur autonomie et intégration socio-professionnelle. Les exercices dans cette application stimulent l’intentionnalité de l’utilisateur pour des activités en lien avec : le logement, le bien-être, les interactions sociales et l’activité professionnelle.

L’intentionnalité est directement liée à la capacité d’orienter et maintenir son attention sur les éléments pertinents de l’activité envisagée. Le fait de générer une intention réduit les effets d’interférence produits par des pensées intrusives ou des ruminations. A l’aide d’un entretien décisionnel nous souhaitons développer des programmes d’exercices personnalisés et rendre disponible l’application dans un service plus large de télésuivi. Les personnes qui présentent une schizophrénie ou un trouble du spectre autistique avec comorbidité dépressive peuvent bénéficier de cet outil. Il faut rappeler que 80 % des personnes avec un trouble psychique n’ont pas d’emploi du fait de la perte d’autonomie pour des actions simples de la vie quotidienne.

Romain Rey

Romain REY est médecin psychiatre depuis 2013, à l'hôpital Le Vinatier à Lyon. En 2018, il a soutenu une thèse de recherche en Neurosciences, puis a effectué un post-doctorat au Royaume-Uni. Depuis 2020, il est chef de service à l'hôpital Le Vinatier. Il est responsable des centres experts en psychiatrie de Lyon (Fondation FondaMental) et du Centre Lyonnais pour les Aidants/familles en Psychiatrie (le "CLAP").

Son projet porte sur le développement d'interventions dédiées aux aidants et aux familles accompagnant un proche vivant avec un trouble psychique (programmes en présentiel ou en visio et ressources numériques dont une application smartphone). En partenariat avec les associations de familles, il participe à la structuration d'un parcours d'accompagnement dédié aux aidants et aux familles en psychiatrie.

Son équipe a co-conçu, en collaboration avec l'Unafam, le programme psychoéducatif BREF à destination des aidants. Il est chercheur au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon et chargé d'enseignement à l'Université Lyon 1, il développe des enseignements centrés sur l'aide aux aidants en formation initiale et continue.

eBREF

Les aidants en psychiatrie se retrouvent en situation de précarité sociale, affective et financière dès le début des troubles de leur proche. Une aide précoce permet de réduire cet impact défavorable sur la santé de l'aidant tout en améliorant celle du proche malade. Dans ce contexte, nous avons développé le programme de psychoéducation "BREF" à destination des aidants. Co-construit avec l’association Unafam, BREF propose précocement et systématiquement une aide à tous les aidants en psychiatrie.

Afin de permettre aux aidants d'être aidés, à tout moment et quel que soit leur territoire de santé, une application smartphone "eBREF", adaptée du programme BREF, est en développement. Ses objectifs sont :

fournir des informations fiables et actualisées sur les troubles psychiques, traitements et le système de santé,
favoriser la compréhension des conséquences du trouble psychique sur le proche et les aidants,
mettre en relation les aidants avec d'autres structures (associations, centres proposant BREF ou d'autres programmes pour les aidants),
donner l’accès à des outils d'auto-évaluation afin de détecter les problèmes de santé et sociaux des aidants (détresse psychologique, fardeau),
partager des techniques de gestion du stress, des compétences pour mieux communiquer. eBREF sera disponible au téléchargement début 2021.

Marjorie Meslier

Après une licence de psychologie obtenue à l’université d’Angers en 2015, dont un an passé au Chili dans l’hôpital Salvador à Santiago, Marjorie Meslier poursuit son cursus universitaire à l’université de Paris 10 où elle choisit de se spécialiser dans le domaine de la neuropsychologie et obtient un master 2 de neuropsychologie et neurosciences.

En parallèle de son cursus, elle décide d’intégrer en 2016 un Diplôme Universitaire de Réhabilitation neuropsychologique à l’université Paris Descartes.

Elle termine actuellement sa formation de psychothérapeute au sein de l’Association Française de Thérapies Cognitives et Comportementales.

Depuis 2018 elle est neuropsychologue à l’hôpital Sainte-Anne, au C3RP (Centre Ressource de Remédiation Cognitive et de Réhabilitation Psychosociale, île de France) dirigé par Isabelle Amado.

C’est un lieu de prise en charge pour des personnes souffrant de troubles schizophréniques et troubles associés. L’équipe pluridisciplinaire est constituée de psychiatres, de neuropsychologues, d’infirmières, d’un pair-aidant, d’une data manager et d’une secrétaire.

L'objectif est de favoriser la réinsertion sociale et professionnelle en évaluant les compétences et les besoins des personnes et en proposant un programme individualisé de réhabilitation.

Marjorie intervient dans :

L’évaluation des capacités cognitives et de cognition sociale des personnes atteintes de psychose dans le but de les orienter vers des programmes de remédiation cognitive individuels ou groupaux (neurocognition et cognition sociale).
La construction de parcours de réhabilitation psychosociale
Les thérapies cognitives et comportementales en addictologie
L’enseignement au sein de l’université Paris 8
Coordination de protocoles de recherche clinique (Remédiation en réalité virtuelle, activité physique adaptée)

Jeu Mathurin

Les difficultés cognitives dans la schizophrénie altèrent parfois l’autonomie et la planification au quotidien des patients. Ce manque d’autonomie génère en partie une dépendance aux lieux de soins, et de la chronicité.

Le « Jeu Mathurin » est un programme de remédiation cognitive groupal comprenant 15 séances hebdomadaires de 90 mn pour apprendre à s’orienter dans une ville virtuelle et planifier des actes complexes de vie quotidienne.

Le participant découvre la ville, choisit un quartier, et avec le joystick, planifie une série d’actions complexes aidé par le groupe qui tente de lui communiquer des stratégies efficientes. Un plan de la ville en 2D est fourni à chacun pour se repérer et s’habituer à passer du 2D au 3D. Une étude pilote montre avant/après programme, une amélioration clinique, de l’autonomie, de l’attention, la mémoire de travail, la mémoire prospective et rétrospective, avec un ressenti positif sur la vie quotidienne (entreprendre des activités, planification, gain de temps, enrichissement social).

Une validation nationale multicentrique versus relaxation est en cours centrée sur l’amélioration des activités problématiques du quotidien. Le Jeu Mathurin promet d’améliorer le quotidien des personnes à faible autonomie, à risque de chronicité et de dépendance aux soins.

Caroline Cellard

Caroline Cellard est professeure à l’École de psychologie de l’Université Laval, à Québec. Elle est neuropsychologue et elle réalise des recherches auprès des jeunes adultes composant avec des troubles psychotiques.

Passionnée de la neuropsychologie, elle enseigne aux étudiants inscrits aux cycles supérieurs sur les approches d’intervention en neuropsychologie, dont la remédiation cognitive.

Avec son équipe, Caroline évalue l’acceptabilité et les bénéfices auprès des jeunes du programme de remédiation cognitive en ligne CIRCuiTS. Elle souhaite déployer largement cette intervention et d'en favoriser l’accessibilité. Elle supervise notamment les équipes cliniques lors de leur première utilisation du programme.

CIRCUITS

Les personnes composant avec un trouble psychotique présentent des difficultés cognitives qui ont répercussions dans leur fonctionnement au quotidien. La remédiation cognitive vise à améliorer le fonctionnement cognitif et social de ces personnes. Par troubles cognitifs, on entend par exemple la difficulté à mémoriser une information, à planifier des tâches, etc.

Til Wykes et Clare Reeder à King’s College London à Londres ont développé une application web favorisant la métacognition des utilisateur (capacité d’un individu d’analyser sa propre façon de réfléchir). L'objectif est d’améliorer les fonctions cognitives en utilisant des stratégies. Le thérapeute axe sur le renforcement positif en mettant sur pied un plan de traitement dans lequel le patient aura l’occasion de vivre des succès afin de maintenir sa motivation. Les résultats disponibles jusqu’à maintenant montrent des effets sur le plan cognitif, des symptômes positifs et du fonctionnement social.

Caroline Cellard a travaillé avec l’équipe à Londres pour franciser l'application et déploie ce programme en réalisant des thérapies à distance. L'application web est disponible dans près de 10 langues différentes. Une formation en ligne est nécessaire pour obtenir une licence.

Pierre Orban

D’origine belge et établi à Montréal depuis 2005, Pierre Orban est titulaire depuis 2010 d’un doctorat en psychologie de l’Université de Liège en Belgique. Son parcours académique l’a mené à étudier au Royaume-Uni (Cardiff University), aux États-Unis (Harvard Medical School), et au Québec (Université de Montréal, McGill University).

Pierre Orban est professeur au Département de psychiatrie et d’addictologie de l’Université de Montréal et chercheur au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, où il dirige le laboratoire de neuroimagerie prédictive en psychiatrie depuis 2016. Il est également chercheur boursier junior 1 du Fonds de recherche du Québec – Santé.

Ses recherches combinent la neuroimagerie et l’apprentissage automatique pour développer des modèles prédictifs à visée diagnostique ou pronostique dans les troubles mentaux, particulièrement la schizophrénie. Le développement de modèles prédictifs repose également sur des données émergeant des nouvelles technologies, spécifiquement du téléphone intelligent. Le projet Prevanti, conduit en collaboration avec Thibault Piront (développeur full stack) et Karthik Mukkavilli (chercheur en intelligence artificielle), est un exemple de ces recherches.

Prevanti

Les rencontres entre patients souffrant d’un trouble mental et les cliniciens assurant leur suivi sont trop peu fréquentes pour permettre une anticipation optimale des rechutes et la mise en place d’interventions préventives adaptées.

Alliant nouvelles technologies et intelligence artificielle, le projet Prevanti (« prédire pour mieux prévenir ») vise à développer un outil de suivi de patients qui serve également à prédire le risque de dégradation future de leur état mental.

Une application mobile dite de phénotypage digital quantifie de nombreux comportements de l’utilisateur du téléphone intelligent, de manière continue et dans son milieu de vie. Un questionnaire permet une auto-évaluation des symptômes et l’enregistrement passif de senseurs variés (accéléromètre, GPS, microphone, etc) sert à obtenir des mesures des activités physique et sociale, des émotions et de la cognition.

Ces mesures et les prédictions sur l’état mental futur du patient qui peuvent en être extraites sont ensuite communiquées au clinicien de manière sécurisée. L’ambition de l’outil est de faciliter le suivi et la prise de décision clinique pour le clinicien, tout en permettant au patient une meilleure compréhension de l’évolution journalière de son trouble mental et un contrôle entier sur la nature des informations partagées.

Tania Lecomte

Tania Lecomte, Ph.D., est professeure et chercheuse au Département de psychologie de l'Université de Montréal, et au Centre de Recherche de l’Institut Universitaire en Santé Mentale. Ses travaux s’intéressent au rétablissement des personnes aux prises avec des problématiques psychiques grave. Elle travaille sur l’évaluation des besoins, les meilleures pratiques, à l’estime de soi, au fonctionnement social, à la thérapie cognitive comportementale pour la psychose, aux premiers épisodes de schizophrénie, à la réinsertion professionnelle des personnes atteintes de psychose, ainsi qu’aux troubles concomitants (psychose et abus de substances ou anxiété sociale).

Tania a dirigé et développé des manuels sur l’estime de soi, les thérapies cognitives et comportementales, la pleine conscience, et des interventions basée sur les nouvelles technologies (apps, réalité virtuelle, téléthérapie).

ChillTime

ChillTime est une application qui permet de gérer son stress, via la régulation émotionnelle. Ce projet part d’un constat : nombreuses sont les applications qui proposent des méthodes de gestion du stress, mais peu sont validées scientifiquement, et peuvent provoquer des risques associés, comme de mauvaises informations sur la santé mentale par exemple.

Dans les applications classiques, les informations sont nombreuses et le choix trop vaste quand aux exercices ou méthodes proposées. Les personnes sujettes à des problématiques psychotiques souffrent également de troubles cognitifs associés, entrainant perte de motivation, difficulté à initier une action, à s’organiser, à faire des choix lorsque la sélection est multiple… Et peuvent donc être en difficulté pour se servir d’applications classiques.

ChillTime propose donc 4 catégories d’exercices à chaque fois, touchant tant aux sphères affectives, cognitives, comportementales et spirituelles. L’application vérifie, quelques fois par jour, comment la personne va et lui propose spontanément des stratégies de coping si elle mentionne ne pas bien aller. ChillTime a une mémoire, elle se souvient des stratégies qui ont été jugées les plus efficaces pour chaque personne et lorsque cela va moins bien, lui propose une stratégie qui a déjà fonctionné dans le passé ainsi qu’une nouvelle à découvrir.

Yasser Khazaal

Yasser Khazaal est médecin psychiatre, psychothérapeute et addictologue ; professeur d’addictologie à l’Université de Genève ainsi qu’à l’Université de Lausanne. Il est également chercheur associé au département de recherche de l’Université en Santé Mentale à Montréal, Canada. Il est impliqué dans de nombreuses études relatives aux addictions, et aux traitements cognitifs et comportemental de celles-ci. Son but est de créer des projets de soins le plus personnalisés et simplifiés possible pour chaque patient. Il a créé une équipe dédiée à la transition, qui accompagne pendant plusieurs semaines après l’hospitalisation les patients qui en auraient besoin durant cette période délicate. Au niveau de la recherche, il se centre sur des approches ludiques et digitalisées qui permettent une meilleur accessibilité et acceptabilité des soins. Ces approches favorisent l’autonomie de la personne en dehors de l’hôpital, promouvant de ce fait le rétablissement et la revalorisation du sujet.

Stop-cannabis

Le Cannabis est une des substances les plus consommées, et peut s'accompagner d'une problématique addictive. Malgré le grand nombre de personnes concernées, une très petite proportion d'entre eux consulte pour ce motif.

Des approches psychothérapeutiques permettent de moduler sa consommation, et donc d'être moins exposé aux conséquences négatives que la personne souhaite éviter.

Inspirée de l’application stop-tabac, Stop-cannabis vise à aider les consommateurs en recherche d'information ou désireux de changer leur consommation. Elle permet également de toucher une population de consommateurs absents des consultations classiques, de leur offrir une aide et de faciliter leur accès au soin.

Stop-cannabis offre des informations, permet de s'évaluer, d'explorer sa consommation, et si on le souhaite, une aide au changement. Elle propose, en fonction du profil rempli, des messages de suivi personnalisés, et des fonctionnalités ludiques pour aider l’utilisateur à atteindre ses objectifs. L’innovation est aussi que l’application dispose d'un groupe de soutien par des pairs: La tribu.

On constate que Stop-Cannabis attire un grand nombre de personnes et notamment des femmes. Elle répond à l'objectif d'accessibilité à un public moins familier des consultations classiques. L'impact de l'application sur le changement doit encore être évalué ainsi que son articulation avec les autres offres de soins.

Didier Jutras-Aswad

Didier Jutras-Aswad est un médecin psychiatre spécialisé en psychiatrie des toxicomanies et chercheur au centre de recherche du CHUM. Il est également professeur agrégé à l’Université de Montréal et affilié à l’Institut Universitaire sur les Dépendances. Il est titulaire de plusieurs bourses de recherche et est l’investigateur principal de différents essais cliniques dans le champ de la toxicomanie et des troubles concomitants.

De plus, il est impliqué dans plusieurs réseaux de recherche entourant des thématiques touchant les populations vulnérables, soit la toxicomanie, l’hépatite C et le suicide. Il est directeur du laboratoire de l’Unité de recherche en psychiatrie des toxicomanies, où, avec son équipe, il effectue des travaux de recherche qui portent sur le cannabis et le développement de nouvelles modalités d’intervention pour la toxicomanie et les comorbidités associées.

champs

Le cannabis est une substance psychoactive le plus souvent consommée de façon non-problématique. Toutefois, certaines personnes sont plus à risque de vivre des conséquences négatives de cette consommation. Parmi celles-ci, celles qui vivent avec un trouble psychotique présentent un risque plus élevé de consommation problématique, qui peut à son tour avoir un impact délétère sur l’évolution du trouble psychotique.

La plupart des interventions ciblant le cannabis dans cette population ont adopté une approche centrée sur l’abstinence, qui ne correspond pas aux objectifs désirés par une part importante de ces personnes.

CHAMPS est une application pour les jeunes qui ont vécu un épisode psychotique, consomment du cannabis et aimeraient en réduire le risque de conséquences négatives dans une perspective de réduction des méfaits. L’intervention a été développée de façon structurée, basée sur une étude qualitative des besoins de patients et cliniciens, une revue systématique de la littérature, une consultation continue avec des patients partenaires et un groupe d’experts aux expertises variés, de même qu’un sondage préférence-patients auprès de la population cible. CHAMPS est une e-intervention qui se base notamment sur les stratégies comportementales protectrices d’usage du cannabis et les approches motivationnelles. CHAMPS vise ainsi à aider l’utilisateur à mieux connaître ses façons de consommer du cannabis et à adopter des stratégies qui diminuent les risques d’en vivre des conséquences négatives.

Sonia Dollfus

Après l’obtention d’un diplôme de médecine de l'Université Paris VI, et le suivi d’une double formation de pédiatrie et de psychiatrie, Sonia Dollfus sera chef de clinique-assistant en psychiatrie de l’enfant à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière puis praticien hospitalier en psychiatrie adulte à Rouen. Parallèlement, elle suivra un cursus en recherche avec l’obtention de masters dans le domaine des neurosciences, statistiques et épidémiologie et d’un doctorat en sciences du vivant. Après avoir effectué un post-doctorat à l'Institut de psychiatrie de Londres, Sonia Dollfus sera nommée professeur de psychiatrie à l’université de Caen Normandie où elle dirigera le département de psychiatrie et une équipe de recherche pendant vingt-cinq ans.

Les principaux intérêts de recherche du professeur Dollfus portent sur les troubles schizophréniques avec un focus particulier sur les réseaux neuronaux investigués par la neuroimagerie multimodale (imagerie par résonance magnétique anatomique et fonctionnelle, imagerie par tenseur de diffusion, spectroscopie par résonance magnétique) et sur les nouvelles stratégies thérapeutiques de stimulation cérébrale. Elle a dirigé en 2019 un ouvrage collectif sur les schizophrénies.

stimulation cérébrale neuronaviguée

Les hallucinations auditives verbales sont retrouvées chez 70 à 80 % des patients souffrant de schizophrénie et sont à l'origine d'un retentissement fonctionnel important. Dans la grande majorité des cas, elles s’améliorent avec les antipsychotiques mais lorsqu’elles persistent, la stimulation magnétique transcranienne (rTMS) peut être un traitement adjuvent.

Ces dernières années, les résultats des études ont été mitigés. Aussi, afin d'optimiser cette thérapeutique, nous proposons plusieurs pistes innovantes. La première concerne l’identification de critères anatomiques précis permettant une détermination rapide, reproductible et personnalisée de la cible de stimulation à partir d'une IRM cérébrale.

Grâce à un système de neuronavigation, la stimulation va se faire précisément à un endroit précis du cerveau. La deuxième piste est l'utilisation de hautes fréquences de stimulation (20 Hz) et non plus de basses fréquences (1 Hz) comme cela est préconisé jusqu’à ce jour. Ces 2 approches ont fait leur preuve puisqu’on a trouvé, lors d’une étude contrôlée, un pourcentage de répondeurs significativement plus élevé dans le groupe traité par la rTMS active que dans le groupe placebo. Cependant, l’efficacité observée au quatorzième jour ne se maintenait pas au-delà. C'est pourquoi nous débutons une nouvelle étude en proposant de répéter des cures de rTMS tous les 15 jours pendant 4 mois; cette étude qui a obtenu un financement du Ministère de la santé va concerner une dizaine de centre en France et prévoit d’inclure 120 patients.

Maude Schneider

Maude Schneider est professeure assistante à la faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education de l’université de Genève où elle dirige l’unité de Psychologie Clinique des Situations de Handicap. Elle exerce également une activité de psychologue spécialiste en psychothérapie. Elle a obtenu son doctorat en psychologie clinique sous la supervision du Prof. Eliez et du Prof. Van der Linden en 2014. Elle s'est également formée à l’utilisation de techniques d’évaluation dans la vie quotidienne et aux application mobiles de santé à l’Université de Louvain entre 2015 et 2016.

Maude Schneider travaille depuis de nombreuses années dans le domaine des troubles neurodéveloppementaux et des syndromes génétiques. Elle s’intéresse particulièrement aux difficultés de socialisation chez les adolescents et les jeunes adultes. Active dans le domaine associatif, elle est actuellement coordinatrice scientifique de l’association 22q11Europe, qui vise à disséminer les connaissances scientifiques dans le domaine de la microdélétion 22q11.2, une maladie génétique rare associé à un risque accru de développer des troubles psychotiques.

Carte des troubles quotidiens

Actuellement, les évaluations cliniques se basent essentiellement sur une description rétrospective des difficultés psychologiques. Typiquement, le clinicien demande de rapporter l’intensité moyenne des manifestations cliniques – p.ex. les hallucinations - sur une période de temps définie. Cette représentation très partielle ne tient pas compte de la fluctuation des symptômes dans la vie quotidienne, ni de leurs interactions entre eux.

La technique d’échantillonnage des expériences (Experience Sampling Method - ESM) permet d’évaluer les symptômes de manière répétée sur plusieurs jours dans la vie quotidienne au moyen d’une application mobile. Cette technique utilisée en recherche est difficile à implémenter dans la pratique clinique en raison de la complexité des informations récoltées.

Nous avons donc développé une méthodologie innovante d’analyse et de visualisation de données ESM permettant une interprétation intuitive des profils cliniques individuels. Cette méthodologie permet de créer pour chaque personne une cartographie des difficultés psychologiques, de leur évolution et de leurs influences les unes sur les autres. Avec des outils mathématiques dédiés, nous cherchons maintenant à identifier les facteurs clés qui influencent l’émergence des symptômes au niveau individuel, ce qui accélèrera la mise en place de stratégies thérapeutiques personnalisées.

Amal Abdel-Baki

Depuis 2002, Amal Abdel-Baki est psychiatre clinicienne et chef de service en santé mentale jeunesse au Centre Hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM). Elle y dirige la clinique JAP et des recherches axées sur le patient en tant que chercheure principale. Elle est également professeure titulaire au département de Psychiatrie de la faculté de médecine de l’Université de Montréal et présidente de l’Association québécoise des programmes pour premiers épisodes psychotiques.

Amal Abdel-Baki s'intéresse à la détection et l'intervention précoces pour la psychose chez les jeunes. Motivée à améliorer les soins et services offerts à cette population, elle bonifiera sa formation de médecin-psychiatre (Université Laval, Canada) avec une maîtrise en sciences biomédicales (Université de Montréal, Canada) et avec une formation complémentaire en recherche et en clinique (Melbourne, Australie). Elle présente régulièrement son travail au sein de congrès et par le biais de publications scientifiques à portées internationales, notamment axé sur l’intégration de nouvelles technologies et d’un modèle de soins innovant et adapté aux jeunes adultes ayant un épisode psychotique (JAP).

Plateforme intervention précoce

La détection et l’intervention précoces pour premiers épisodes psychotiques vise à réduire l’impact majeur sur la qualité de vie et le fonctionnement des personnes atteintes. Deux des principaux éléments essentiels pour déployer le modèle de soins précoces sont:

l'amélioration de d'efficacité et
l'implantation à large échelle

Cette implantation à large échelle reste un défi vu les différentes réalités (géographiques, administratives, culturelles, etc).

Pour offrir le soutien nécessaire à ce déploiement, nous avons développé un système de soins apprenant, un écosystème technologique au sein duquel les objectifs d’amélioration des soins et de production/ transfert de connaissances sont imbriqués dans un processus dynamique et cyclique.

Sont engagés tout au long du processus, les partenaires (utilisateurs de services et leurs proches, cliniciens, chercheurs, gestionnaires et décideurs). Nous évaluerons la faisabilité/acceptabilité de l’implantation du système (réunissant 11 programmes québécois dans ce projet pilote), et son impact sur l’expérience de soins des utilisateurs et cliniciens, ainsi que sur la qualité des soins et les prises de décision aux niveaux local et politique.

Spécifiquement, le processus cyclique trimestriel consiste en l’identification d’indicateurs, l’utilisation de technologies pour la collecte des données en temps réel, la rétroaction personnalisée/ automatisée, et le renforcement des capacités (par la formation continue et la création d’outils) adaptés aux besoins identifiés.

Alexandre Dumais

Alexandre Dumais est psychiatre à l’Institut Philippe-Pinel de Montréal et chercheur au CR-IUSMM. Ses travaux de recherche portent principalement sur les comportements violents et agressifs et sur l'utilisation de la réalité virtuelle pour le traitement de la schizophrénie. Les intérêts de recherche du Dr Dumais incluent l'étude de la schizophrénie et de la violence par une identification des biomarqueurs de la violence et les corrélats neuroanatomiques et neurofonctionnels. Il s’intéresse aussi à l’évaluation et à la gestion du risque de violence et à la récurrence de la violence chez les personnes en milieu psychiatrique, ainsi qu’à l’association entre la violence et les troubles d’usage de substances chez cette même population. En plus d'être professeur adjoint de clinique au Département de psychiatrie et d'addictologie de l’Université de Montréal, Dr Dumais utilise la réalité virtuelle pour développer des thérapies novatrices.

AVATAR

Les patients souffrant de schizophrénie ont souvent des hallucinations visuelles ou auditives. Dans 1 cas sur 4, ces hallucinations persistent malgré les traitements. Or les hallucinations peuvent être extrêmement envahissantes, empêcher un fonctionnement normal et les personnes ne peuvent parfois pas travailler. Malheureusement, les traitements alternatifs actuels ont des effets modestes.

Dr. Dumais et Pr. Potvin proposent une nouvelle approche thérapeutique pour les patients souffrant de schizophrénie résistante aux traitements, basée sur la réalité virtuelle. Les patients sont d’abord accompagnés pour créer un avatar qui incarne leurs hallucinations, puis ils sont y confrontés dans un environnement de réalité virtuelle. Le thérapeute qui les accompagne utilise l’avatar pour faire dialoguer le patient avec cette incarnation. Ainsi, les patients vont progressivement développer des compétences pour faire face à cet avatar et ainsi mieux contrôler et supporter leurs hallucinations.

Les résultats sont extrêmement encourageants puisque 2 essais cliniques ont déjà montré l’efficacité de cette thérapie pour diminuer les hallucinations, la détresse et améliorer la qualité de vie des patients, des effets positifs encore présents après 1 an. Les perspectives sont d’une part d’utiliser l’imagerie cérébrale pour identifier les régions cérébrales impliquées, et d’autre part, de rendre accessible cette approche à plus de monde.

Laura Bon

Après avoir terminé son master de recherche en neuropsychologie et neurosciences cliniques, Laura Bon est embauchée en 2017 en tant que neuropsychologue au Centre Hospitalier Le Vinatier à Lyon et plus spécifiquement au Centre Ressource en réhabilitation psychosociale, une structure publique d’information, de recherche et formation autour des thématiques de la réhabilitation psychosociale. Elle travaille notamment sur la base de données « Rehabase » des centres référents en réhabilitation.

Au sein du Centre Référent en Réhabilitation, elle effectue des bilans neuropsychologiques ainsi que des prises en charge en remédiation cognitive auprès de personnes ayant des troubles psychiques sévères. En 2018, elle débute une thèse en Neurosciences cognitives sous la codirection du Dr Léon Tremblay et du Pr Nicolas Franck. Son projet de recherche cherche à déterminer l’impact de la remédiation cognitive sur le comportement et les activités cérébrales chez des personnes avec schizophrénie dans un contexte social.

Remédiation cognitive en groupe sur Zoom

Les troubles de la cognition sociale (ensemble des processus permettant de percevoir, interpréter et de s’adapter aux situations sociales) sont fréquents chez les personnes ayant un trouble psychique sévère, comme la schizophrénie. Ils génèrent des troubles relationnels, mais majorent également les difficultés à trouver un travail et à le conserver…

De nombreux programmes de remédiation cognitive existent pour remédier à ce type de difficultés. Toutefois, les modalités de ces prises en charges (groupales, sur le lieu de soin) excluent de fait, les personnes les plus en difficultés.

En mars dernier, la crise sanitaire est venue perturber les prises en charges de façon générale, alors même que les règles sociales ont changées (isolement, distanciation, port du masque). Une partie des prises en charges a donc été poursuivie en visioconférence. Cette présentation détaille un dispositif de remédiation de la cognition sociale ayant été effectué en visioconférence. Notre objectif était d’en étudier les effets sur les biais d’attribution de la responsabilité et l’alliance thérapeutique. Au-delà de la continuité thérapeutique que la visio-conférence a permis, ce sont de nouvelles possibilités de prises en charge qui s’ouvrent pour les personnes les plus en difficultés. En effet, la visio permettrait de proposer des dispositifs groupaux aux personnes souffrant de phobie sociales, ou en difficulté pour sortir de chez elles.

Stéphane Raffard

Stéphane Raffard est professeur de psychologie clinique à l'Université Paul Valéry Montpellier 3 et au département universitaire de psychiatrie adulte du CHU Montpellier en France. Ses intérêts spécifiques incluent l'insight dans la schizophrénie, les interactions sociales, les facteurs d’accentuation des symptômes négatifs dans les troubles psychotiques. Ses recherches portent actuellement sur le développement d'interventions intégrant des interventions psychologiques et les nouvelles technologies afin de permettre un meilleur accès aux soins pour les personnes souffrant de schizophrénie.

Stéphane Potvin

Chercheur régulier au Centre de recherche de l'Institut Universitaire en Santé Mentale de Montréal depuis 2009, où il agit comme coordonnateur de l'Axe Neurobiologie et Cognition depuis 2016. Dr Potvin a complété ses études doctorales en sciences biomédicales (option psychiatrie) à l'Université de Montréal, et ses études post-doctorales en neurophysiologie à l'Université de Sherbrooke. Depuis 2014, il est titulaire de la Chaire Eli Lilly Canada de recherche en schizophrénie. Ses travaux portent principalement sur la toxicomanie (cannabis), la violence et la résistance au traitement dans la schizophrénie. Dr Potvin est financé notamment par les Instituts de Recherche en Santé du Canada et il est auteur de plus de 200 articles scientifiques en carrière.

AVATAR

Pascale Ferrari

Diplômée en soins infirmiers en 1998, Pascale Ferrari travaille depuis lors en psychiatrie adulte au Département de psychiatrie du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois en Suisse. Elle a exercé en milieux hospitalier, ambulatoire et communautaire. Elle occupe depuis 2006 un poste de spécialiste clinique au sein d’une équipe mobile. Depuis 2009 elle complète ses activités par de l’enseignement et de la recherche au sein de l’Institut et Haute Ecole de la Santé La Source à Lausanne.

Sa spécialisation en santé publique lui a permis de développer des programmes de soins ciblés sur la transition vers le domicile à la sortie de l’hôpital psychiatrique. En collaboration avec des pairs et des proches, elle travaille au développement, à la formation et à l’implémentation de divers outils cliniques favorisant l’empowerment des usagers et le partenariat avec les professionnels. Ensemble, ils ont également conceptualisé des formations en ligne pour accompagner le changement des pratiques professionnelles, diffuser et promouvoir les connaissances sur le rétablissement en santé mentale dans la population générale.

MOOC: Se rétablir?, un vrai délire!

La possibilité de se rétablir d’un trouble psychique est encore peu connue, tant par les personnes concernées et leurs proches que par les professionnels. Ainsi, après une rapide étude des besoins, avec pairs, proches et professionnels nous avons conçu le MOOC « Se rétablir ?, un vrai délire ! ». Ce cours en ligne gratuit vise à sensibiliser la population générale au rétablissement, à déconstruire les représentations négatives des troubles et à les déstigmatiser, à promouvoir la santé mentale et à favoriser l’autogestion des troubles.

Cette formation de 5 semaines aborde, outre le rétablissement, les mythes et réalités en santé mentale, les préjugés et la stigmatisation et se termine sur l’empowerment et le partenariat. Nous avons choisi un ton à la fois ludique et sérieux basé sur la métaphore de la cuisine en raison de sa similitude avec le processus de rétablissement : On ne devient pas un chef étoilé sans s’exercer, comme on ne se rétablit pas sans trébucher. Lectures, animation vidéos, cours, quiz, témoignages, exercices réflexifs et suggestions pour aller plus loin font ainsi partie de la carte des mets qui se décline en menus hebdomadaires. Et, cerise sur le gâteau, cette dégustation permet l’obtention d’une certification.

Corrado Sandini

Corrado Sandini est médecin interne au Centre de Consultation Spécialisé en Autisme et post-doctorant au Laboratoire d'imagerie et de psychopathologie développementale de l’université de Genève.

Après un diplôme en médecine à l’université́ de Gênes en Italie, il effectue un PhD en neurosciences à l’Université de Genève qu’il obtient en 2018. Avant de se spécialiser en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, le Dr Sandini a travaillé en Neurologie générale à l’Hôpital de Chambéry et en pédiatrie générale à l’Hôpital de Nyon. Son activité de recherche se focalise sur la compréhension des interactions entre facteurs environnementaux et maturation cérébrale dans les troubles du neuro-développement. Il s’intéresse en particulier au développent de nouvelles méthodologies pour représenter les interactions entre maturation cérébrale et les différentes manifestations cliniques des troubles psychiatriques avec l’objectif de développer des nouvelles prises en charges personnalisées.

Carte des troubles quotidiens

Actuellement, les évaluations cliniques se basent essentiellement sur une description rétrospective des difficultés psychologiques. Typiquement, le clinicien demande de rapporter l’intensité moyenne des manifestations cliniques – p.ex. les hallucinations – sur une période de temps définie. Cette représentation très partielle ne tient pas compte de la fluctuation des symptômes dans la vie quotidienne, ni de leurs interactions entre eux.

La technique d’échantillonnage des expériences (Experience Sampling Method – ESM) permet d’évaluer les symptômes de manière répétée sur plusieurs jours dans la vie quotidienne au moyen d’une application mobile. Cette technique utilisée en recherche est difficile à implémenter dans la pratique clinique en raison de la complexité des informations récoltées.

Bérangère Rigaut

Après l’obtention du Diplôme d’Etat Infirmier en 2002, Bérangère Rigaut exerce dans le domaine de la santé mentale au sein de diverses unités intra et extra hospitalières du Centre Hospitalier Sainte Anne situé à Paris.

Depuis 2013 elle est infirmière, thérapeute en remédiation cognitive, au C3RP (Centre Ressource de Remédiation Cognitive et de Réhabilitation Psychosociale, île de France) dirigé par Isabelle Amado.

C’est un lieu de prise en charge pour des personnes souffrant de troubles schizophréniques et troubles associés. L’équipe pluridisciplinaire est constituée de psychiatres, de neuropsychologues, d’infirmières, d’un pair aidant, d’une data manager et d’une secrétaire.

L'objectif est de favoriser la réinsertion sociale et professionnelle en évaluant les compétences et les besoins des personnes et en proposant un programme individualisé de réhabilitation.

Les missions de Bérangère s’axent principalement autour :

de la réalisation de bilans fonctionnels
de la pratique de programmes de remédiation cognitive individuels ou groupaux (neurocognition et cognition sociale).
de la pratique de programmes d’éducation thérapeutique
du soutien à la réinsertion en articulation avec des structures spécialisés dans ce domaine
d’activités d’enseignement et de recherche participant à la création de programmes innovants dans le domaine de la remédiation cognitive.